Domestication de Bos taurus
Bos taurus est le nom scientifique de la totalité des bovins domestiques de l'Ancien Monde tels que le bœuf ou le zébu. Bos taurus descend en droite ligne de Bos primigenius, l'aurochs.
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- Deux genres ont été domestiqués : Bos (bœuf, zébu, gaur, gayal, banteng, ... sont l'espèce bovine (bœuf, taureau, vache) — Bos taurus — et le zébu (Bos... (source : fr.encarta.msn)
- Le bœuf européen représente la grande majorité des bovins domestiques, si quoiqu'on oublie quelquefois les autres espèces. Parmi ces dernières, principale est le zébu.... Le bœuf européen a pour nom scientifique Bos taurus.... (source : agri.ifrance)
- ... A titre d'exemple, l'ensemble des races de bovins, à bosse ou sans bosse, ... même espèce, le «bœuf» domestique, nommé par convention Bos taurus mais... (source : buvettedesalpages)
Bos taurus est le nom scientifique de la totalité des bovins domestiques de l'Ancien Monde tels que le bœuf ou le zébu. Bos taurus descend en droite ligne de Bos primigenius, l'aurochs. Animal devenu presque indispensable à l'homme sur l'ensemble des continents, il a connu une histoire qui n'a jamais cessé de le rapprocher des humains. De gibier fournisseur de viande puis d'outils en corne, os et cuir, il a fini par être domestiqué et apporter à partir de ce moment lait, fromage et force de travail.
Origines
L'aurochs, Bos primigenius serait apparu en Inde il y a 2 millions d'années. De là, il a colonisé d'autres habitats. Il a ainsi progressivement gagné l'Europe, la Chine ou l'Afrique du Nord. Au fil des millénaires, les mutations et la sélection naturelle ont façonné la plupart de populations interfécondes, mais au morphotype de plus en plus varié. Trois sous-espèces plus ou moins homogènes se sont créées, sur trois continents :
- une branche asiatique : Bos primigenius namadicus. Le zébu, peuplant actuellement cette région en est peut être le descendant, à moins qu'il ait disparu et ait été remplacé par Bos primigenius. Bos taurus indicus ; longtemps reconnu comme une espèce différente (Bos indicus), il est actuellement reconnu comme une sous-espèce de Bos taurus.
- une branche eurasiatique sans bosse : Bos primigenius primigenius. C'est l'aurochs toujours présent en Europe au Moyen-Âge, représenté par les peintures pariétales comme à Lascaux et disparu au XVIIIe siècle.
- une branche africaine sans bosse zébuine, mais de même milieu de vie que le zébu : Bos primigenius africanus ou B. p. mauretanicus ou encore B. p. opisthonomus. Elle est à l'origine des bovins autochtones d'Afrique.
Systématique
On a donné aux bovins domestiques le nom scientifique de Bos taurus au XVIIIe siècle, avant le développement de la biologie évolutive. Avec la naissance de celle-ci, l'étroite relation entre races domestiques et sauvages a été reconnue. À ce titre, le statut scientifique des «espèces» domestiques à été remis en cause et énormément de biologistes ne les considèrent plus à présent que comme des formes domestiquées des espèces sauvages originelles.
En effet, selon Ernst Mayr «une espèce est une communauté reproductive de populations (isolée au plan reproductif d'autres communautés) [1]». Or, les «espèces» domestiques se croisent avec leur espèce parente lorsqu'elle s en ont l'occasion. Ainsi, «vu que, du moins en ce qui concerne les races d'animaux domestiques primitives, celles-ci formeraient, en règle générale, une entité de reproduction avec leur espèce ancestrale, si elles en avaient la possibilité, la classification d'animaux domestiques comme espèces propres n'est pas acceptable. C'est pourquoi on a essayé de les définir comme sous-espèces[2]».
On donne alors à la nouvelle sous-espèce le nom de l'espèce d'origine, complété par le nom de sous-espèce (qui reprend la seconde partie de l'ancien nom d'espèce).
Nom commun | Nom d'espèce traditionnel | Nom d'espèce révisé |
---|---|---|
Chien domestique | Canis familiaris | Canis lupus familiaris |
Bovin domestique | Bos taurus | Bos primigenius taurus |
Chèvre domestique | Capra hircus | Capra ægagrus hircus |
Certains biologistes sont même réticents à utiliser la notion de sous-espèces pour un groupe domestiqué. D'un point de vue évolutif, l'idée d'espèce ou de sous-espèce est en effet liée à l'idée de sélection naturelle et non de sélection artificielle. Du fait de cette réticence et «depuis 1960 à peu près, on utilise de plus en plus la désignation forma, abrégée f, qui exprime clairement qu'il s'agit d'une forme d'animal domestique qui peut peut-être remonter jusqu'à diverses sous-espèces sauvages :
- chien domestique - Canis lupus f. familiaris ;
- bovin domestique - Bos primigenius f. taurus ;
- chèvre domestique - Capra ægagrus f. hircus[2]».
De son coté, le WWF considère que «quand il a disparu [l'aurochs], le matériel génétique n'a pas été perdu totalement, parce qu'au sens biologique les bétails domestiques sont aussi des aurochs».
La version 2005 de Mammal Species of the World utilise pour désigner l'aurochs et ses variantes domestiques le nom de Bos taurus et non celui de Bos primigenius. Le nom unique est cohérent avec l'idée selon laquelle il n'y a qu'une seule espèce. Mais le nom retenu n'est pas conforme à la décision 2027 de la Mondial Commission on Zoological Nomenclature, laquelle a décidé en 2003 d'utiliser Bos primigenius comme nom de l'espèce sauvage. Concernant le regroupement des formes domestiques et sauvages sous un seul nom d'espèce, la commission est restée prudente sans trancher de façon définitive[3]. Elle autorise en effet l'usage de Bos primigenius taurus pour les scientifiques défendant l'unité d'espèce entre formes sauvages et domestiquées et de Bos taurus pour les autres.
En contradiction avec l'approche dominante actuelle, un rapport datant du XVIe siècle indique que le produit d'une hybridation entre aurochs sauvage et bovin domestique est stérile, ce qui indiquerait que les deux groupes sont devenus des espèces différentes[4]. Ce rapport n'est le plus souvent pas repris par les scientifiques actuels pour deux raisons. La première est que l'ensemble des espèces sauvages qui ont été domestiquées et qui existent toujours se croisent sans problèmes avec leur cousin domestique, y compris le chien et le loup (le chien semble l'animal le plus anciennement domestiqué). D'autre part, les études génétiques ont montré que des croisements entre aurochs et bovins domestiques ont été réalisés bien après la domestication : «nous avons aussi pu montrer l'existence sporadique de croisements spontanés ou souhaités par l'homme entre l'aurochs européen mâle et le bœuf domestique proche-oriental femelle»[5].
Bien que le débat ne soit pas complètement clos, la tendance actuelle des auteurs est de considérer Bos taurus comme une espèce invalide, et d'en faire une simple variété domestiquée de Bos primigenus. Mais quel que soit le nom scientifique retenu (Bos primigenus taurus, Bos primigenius f. taurus ou Bos taurus), les bovins domestiques ont une forte spécificité comparé à leur ancêtre sauvage.
Domestication
Vers 8000 ans av. J. -C., la domestication par l'homme va accélérer cette diversité. À la sélection naturelle va s'ajouter la sélection humaine ; les mouvements de populations avec leurs bovins vont multiplier la variabilité génétique par des croisements.
La domestication s'est produite en différents lieux, de manière indépendante et quasiment synchrone :
- En Inde, à Mehrgarh, des vestiges datant de 7 000 à 5 500 ans attestent de l'usage de bovins domestiqués, par conséquent avant la civilisation de l'Indus.
- Dans le Croissant fertile, l'archéologie du Néolithique du Proche-Orient manque de sources pour dater formellement la domestication du bœuf, mais elle est antérieure à l'écriture.
- En Afrique, la domestication du bœuf aurait eu lieu entre la haute vallée du Nil (Nubie, environ le Soudan actuel) et la corne de l'Afrique. L'infiltration de populations «europoïdes» dès le IVe millénaire av. J. -C. sur «bœufs porteurs» à longues cornes est attestée par des peintures rupestres du Tassili. Associées aux descendants de cultures négroïdes dites capsiennes, elles auraient constitué les premières sociétés sahariennes pastorales [6]. Le bétail égyptien pourrait être issu d'un métissage de bétail africain et mésopotamien. Selon Henri Lhote[7], l'arrivée des bovins domestiques venus du Pakistan en Afrique occidentale serait liée à la migration des Peuls venus sous l'ère des Ptolémées avec leurs troupeaux au IIIe siècle av. J. -C. Les relations économiques et culturelles entre l'Égypte, la Méditerranée et la Perse auraient favorisé l'introduction d'espèces bovines en provenance d'Inde et d'Asie Mineure.
- En Europe, la domestication n'a été apportée que plusieurs millénaires plus tard par des peuples venus d'Asie. Chacun de ces peuples est venu avec son bétail, qui s'est métissé en route ou sur les lieux d'installation définitive avec des aurochs mâles. Ces croisements ont donné la grande variété de rameaux de races bovines. Une fois la technique de domestication importée en Europe, il n'est pas exclu que des bovins sauvages aient été domestiqués sans croisement avec des bovins domestiques [réf. souhaitée].
Bien plus il y a peu de temps, Bos taurus a été introduit en Amérique et en Océanie, complétant ainsi sa diffusion aux côtés de l'homme.
En Europe
Cette espèce est issue de Bos primigenius, l'aurochs. De l'éclatement géographique né de sa répartition de la Chine à l'Espagne, de profondes différences sont apparues, donnant une diversité génétique particulièrement importante. La classification actuelle ne reconnaît que Bos primigenius, ancêtre de Bos taurus. Cependant, l'existence antérieure du nom de sous-espèce, Bos brachyceros, sert à retracer un historique de la population bovine européenne. En effet, l'ancien terme actuellement invalidé, est utilisé dans la plupart d'historiques de race bovine. L'usage de ce terme obsolète sert à mieux expliquer le peuplement bovin de l'Europe.
Bos primigenius
L'aurochs est attesté en Europe depuis le début du Pléistocène moyen. Son lien à l'homme a existé dès leur rencontre. Il était un gibier de choix et les peintures nombreuses attestent de ce lien. Selon Claude Guintard[8], la variété de couleur et de forme de cornes sert à dire que des variations génétiques existaient dans une population dont l'aire de répartition couvrait des milliers de kilomètres. D'autre part, la sélection naturelle a adapté ces individus à leur milieu. De plus, l'époque du peuplement de l'Europe coïncide avec des changements climatiques majeurs. On a quelquefois fait un lien entre l'auroch européen et les races bovines européennes de grande taille : races du littoral de la mer du Nord et rameau blond et rouge.
Bos brachyceros
Ce nom a été longtemps été donné par certains auteurs de la première moitié du XXe siècle à des bovins domestiques spécifiques, dont ils considéraient que les spécificités physiques renvoyaient à une espèce à part.
Aujourd'hui, la tendance est de considérer Bos brachyceros comme un type de bovin domestique, simple sous-ensemble de Bos taurus. L'espèce n'est par conséquent plus valide, mais le terme sert à caractériser certaines races domestiques anciennes.
Il faut semble-t-il distinguer un peuplement ancien, qui a donné des races domestiquées sur place et un peuplement ultérieur avec des bovins qui sont venus d'Asie avec les peuples qui les avaient domestiqués.
Peuplement autochtone
La domestication de Bos taurus n'est pas européenne. L'invention de l'agriculture en Mésopotamie a génèré une augmentation importante de la population. Des groupes ont quitté cette région vers l'Europe ou la steppe eurasiatique. Ils ont emmené avec eux leurs animaux, dont les bovins aptes à la traction des chariots portant leurs bagages. Ces arrivées successives de bovin domestiqué en Europe ont génèré des métissages avec l'aurochs sauvage pour créer les rameaux dont les races contemporaines sont issues.
- Peuplement naturel préhistorique
Bos brachyceros est cité comme ancêtre des races suisses[9]. C'est un bœuf des marais de petite taille, qui porte de courtes cornes. Il aurait ainsi fortement contribué à la création du rameau pie rouge des montagnes. La population s'étendait jusqu'au rivage méditerranéen. La race camargue est issue directement de cette origine. Le rameau celtique présente ses caractères. Il a migré de la Méditerranée au nord-ouest de la France puis dans les îles Britanniques au Néolithique[10]. Le rameau ibérique aurait la même origine[11]. Outre leur taille, on peut signaler leur caractère complexe, agressif ou combattant. Cet état de fait a été mis en exergue sur les races hérens (combats de reines), camargue et toro de Lidia (tauromachie). Il est fréquemment fait mention du caractère complexe et imprévisible de races du rameau celtique. Lors de leur domestication, les individus capturés étaient, volontairement ou non, croisés avec les animaux restés sauvages. Des races à cornes courtes, ou alors sans cornes sont originaires de Scandinavie, une région de tourbières et de terres acides. Leur morphologie et leur adaptation aux pâturages sur sols ingrats (acides) plaident pour une origine identique.
- Peuplement artificiel dans l'Antiquité
On parle aussi de Bos brachyceros dans les pays bordant la Méditerranée. Il s'agit de l'espèce domestiquée au Néolithique en Asie occidentale et disséminée par les Grecs, donnant le rameau brun à robe brune en Europe. En Asie occidentale, il a donné le rameau brun à robe fauve. Les animaux issus de cette domestication ont accompagné la migration de leurs éleveurs. Pour tracter les chariots, la sélection n'a conservé que les individus dociles. C'est pourquoi on ne signale plus de races agressives. La brune est même louée pour sa docilité.
Pour les Espagnols, le rameau ibérique résulterait du métissage de Bos primigenius européen et de Bos brachyceros africain.
Peuplements ultérieurs
Chaque vague de peuplement humain a fait voyager les bovins élevés par le peuple migrant. Nombre de peuples ont apporté d'Asie leur bétail. Ce bétail métissé avec l'aurochs a constitué le fond du peuplement. D'autres mouvements ont ensuite brassé les populations.
Les peuples germaniques, issus de l'actuelle Suède, auraient disséminé du bétail nordique et rouge de la Baltique. Plus tard, les Huns auraient apporté la Brune dans les Alpes orientales, les Goths, du bétail grise des steppes en Italie (podolica) et en France. (Gasconne) Plus tard, les Magyars amèneront en Hongrie du bétail de même origine, donnant le bœuf gris de Hongrie. Le rameau celtique sera constitué de bétail originel de type Bos brachyceros, avec du bétail viking venu de Scandinavie, (Rameau nordique). L'élevage bovin en Grande-Bretagne est toujours plus complexe.
Autre mystère, des textes décrivant l'origine de la race italienne piemontese la disent issue du croisement de Bos primigenius et d'un zébu venu du Pakistan, accompagnant un peuple en marche[12]. La diversité des sources semble corroborer ce fait, mais il est étonnant qu'on ne trouve nulle autre trace génétique de cette espèce entre le Pakistan et le Piémont.
En Gaule
Il existait un élevage bovin celte en Gaule[13]. Les premières fouilles ont montré que l'arrivée des Romains correspond à une augmentation de la taille des restes de bétail consommé trouvés dans des dépotoirs. Cette taille diminue à nouveau ensuite à la fin de l'Empire romain. Des races plus performantes auraient pu être introduites d'Italie.
Les études plus récentes [14] infirmeraient cette hypothèse : il existait des bovins de taille plus grande au nord de la Gaule dès la conquête, tandis qu'au sud, l'augmentation est plus tardive de deux siècles. Il s'agirait alors de l'introduction de techniques de sélection. La taille modeste des animaux de l'élevage celte n'est cependant pas un élément de moindre technicité. Il sert à ne pas perdre de viande à une époque où la conservation peut être aléatoire. Avec les Romains, le marché s'élargit et la commercialisation de quantités plus importantes ne semble plus poser de problèmes. De plus, le bœuf de simple aliment aurait gagné le statut d'animal de trait.
La diminution de la taille des animaux après la chute de l'Empire peut provenir des mêmes phénomènes inversés : arrêt de la sélection et arrivée d'animaux qui plus est petite taille, venus avec les peuples qui les élevaient : rameau grise des steppes venu des plaines d'Ukraine.
L'existence plus ancienne de bovins plus grand au nord de la Gaule pourrait aussi être liée à la proximité de la grande plaine eurasiatique où vivait Bos primigenius. Il aurait donné les Races du littoral de la mer du Nord de grande taille.
Plusieurs théories ont été émises pour décrire l'histoire de l'élevage bovin africain. Longtemps, les spécialistes ont cru que le bétail domestique venait de Mésopotamie (donc des descendants de Bos primigenius). Des peuples de pasteurs auraient ensuite migré vers l'Égypte et le reste de l'Afrique, y amenant leur bétail et leur technique d'élevage. Cette population aurait ensuite subit des croisements avec Bos africanus sauvage.
Suite à des récentes recherches archéologiques et en génétique moléculaire[15], la théorie aujourd'hui admise fait remonter l'élevage bovin en Afrique à près de 8000 ans. Une domestication en Afrique de Bos africanus aurait eu lieu presque en même temps que celle de Bos primigenius en Mésopotamie.
Henri Lhote [16] pense qu'une branche bovine aurait été domestiquée dans la haute vallée du Nil (Haute Égypte, Nubie et Éthiopie). Il s'agirait d'un bœuf à bosse qui n'a rien à voir avec le zébu. Il aurait migré ou été introduit en Égypte antique : on le retrouve représenté sur les monuments. Il aurait aussi suivi le peuple peul dans sa migration entamée 4 500 ou 4 000 ans avant J. -C. Les peintures pariétales de bovins permettent de suivre l'avancée de ce peuple, puisque c'est lui qui apporte la technique de représentation dans le Sahara. Arrivées en Mauritanie et au Sénégal, les traces deviennent plus complexes à suivre : les grottes et rochers donnant la possibilité la réalisation d'œuvres d'art sont plus rares. Les Peuls auraient introduit l'élevage bovin en Afrique de l'Ouest .
Il aurait subi des changements climatiques particulièrement importants, donnant trois rameaux de race :
- Sans bosse à courtes cornes d'Afrique du Nord comprenant les races d'Égypte et du Maghreb[17].
- Sans bosse à longues cornes comprenant les races des plaines riches d'Afrique de l'Ouest[18].
- Sans bosse à courtes cornes comprenant les races de la forêt équatoriale et peuplant les lagunes côtières d'Afrique centrale [15].
D'autre part, Bos africanus est cité par des historiens espagnols comme ayant fait un apport non négligeable aux races ibériques[19]. Un passage de bovins par le détroit de Gibraltar aurait pu se faire au cours de la préhistoire. Cet apport est trop ancien pour correspondre avec le bétail apporté par les Arabes au VIIIe siècle.
Bos indicus
Il s'agit du zébu venant du bassin de l'Indus. Selon Henri Lhote[16], il n'a fait son apparition en Afrique que bien après Bos africanus. Il semble avéré qu'il est arrivé d'Inde par bateau, amené par les Arabes[20]. Ces derniers le trouvaient mieux adapté que les bovins anciens au climat en cours d'assèchement. Il aurait ainsi contribué à perfectionner la productivité. Il a lentement infusé les races locales au cours des siècles, donnant par croisement, les rameaux Sanga, Grand zébu est africain, Petit zébu est africain et Zébu ouest africain.
Au XIXe siècle, une épidémie de peste bovine arrivée avec des bovins italiens en Érythrée décima le cheptel bovin dans tout l'est africain [21]. Il s'ensuivit une famine particulièrement grave, suite à laquelle les Européens opérèrent un apport massif de zébus d'Inde et du Pakistan dans cette région. Cette arrivée créa un nouveau rameau, croisement entre les zébus et le rameau Sanga. Il est appelé zenga.
En Asie
La péninsule indienne, lieu de naissance de notre sujet, a conservé une population originale, le zébu. Bien adapté à la sécheresse ainsi qu'à la saisonnalité de la nourriture liée à la mousson, il n'a pas bougé de son biotope auquel il était si bien adapté. Par contre, depuis sa domestication, il a fait l'objet de soins spécifiques, allant jusqu'à le rendre sacré dans l'Hindouisme. Arabes, puis Occidentaux, plus terre à terre, vont ensuite lui faire découvrir les régions du monde aux climats proches de ceux de l'Inde et auxquelles il est bien mieux adapté que la branche européenne. Au premier millénaire de notre ère, il a gagné l'Afrique. Plus près de nous, les Brésiliens et Américains l'ont importé.
En Extrême-Orient, des races bovines existent depuis les débuts de l'agriculture. Races de trait, fournissant aussi viande, lait et cuir, elles ont donné leurs lettres de noblesse au bœuf de Kobé ou aux recettes chinoises de bœuf. Dans la culture culinaire de ces nations, le lait nature est utilisé pour les jeunes enfants, mais ensuite il sort des traditions. Ni fromages, ni yaourts ne sont utilisés.
Actuellement, des croisements sont en cours pour mêler productivité de la génétique européenne aux facultés d'adaptation des races asiatiques. La mode occidentale tend à faire entrer les produits laitiers dans le mode de consommation des jeunes générations citadines : des races laitières sont ainsi élevées en race pure ou en croisement pour créer un élevage laitier performant.
En Asie, des espèces bovines différentes de Bos taurus ont continué :
- Le Yack, Bos grunniens, issu des hauts massifs montagneux de l'Himalaya, il est domestiqué par les Tibétains et les Népalais, quoiqu'il reste une population toujours sauvage ;
- Le Banteng, Bos javanicus, bovin de petite taille d'Indonésie ;
- Le buffle d'Asie, Bubalus bubalis, bovin de travail indissociable des rizières.
En Amérique et en Océanie
Ces continents n'ont accueilli que tardivement les bovins. Ce sont les aventuriers espagnols puis britanniques qui ont amené avec eux des individus dans leurs colonies. Tout d'abord comme réserve de viande, puis comme reproducteurs pour initier un élevage. Ce sont par conséquent naturellement les races espagnoles et britanniques qui ont prospéré, avant d'être croisées avec d'autres pour créer de nouvelles races. Des individus échappés ont même créé des populations marronnes, surtout en Colombie ou en Amérique centrale. Depuis un siècle, la découverte des capacités d'adaptation des races de zébu aux climats chauds a créé un engouement sur les croisements Bos taurus taurus x Bos taurus indicus.
Notes et références de l'article
- ↑ Ernst Mayr, 1989, cité dans l'article «A propos de la notion d'espèce», de Louis Allano et Alex Clamens, Bulletin de l'APBG (Association des Professeurs de Biologie et de Géologie) n°3, 1996, Pages 471-472.
- ↑ a b «Instruction CITES pour le service vétérinaire de frontière», CITES, 20 décembre 1991, ↑ Voir l'article de la Mondial Commission on Zoological Nomenclature sur cette question de classification.
- ↑ Baron von Herberstein, Rerum moscovitarum Commentarii, Basilea ex officina, Opporinianna, 1571 ; Gesner Historia animalium liber I. - De quadrupedibus viviparis, Zurich, 1551.
- ↑ Paléogénétique, taphonomie moléculaire et domestication au néolithique, Institut Jacques Monod.
- ↑ photo "Peintures rupestres du Tassili" p. 53 in Les Royaumes Africains, revu par H. Lhote, éd. Time Life, Angleterre, 1969.
- ↑ Sahara néolithique - peuls
- ↑ Guintard. indd
- ↑ Geschichte SBZV_f
- ↑ History of The Kerry Cow Breed
- ↑ Origen del toro de lidia, el uro y otros antepasados.
- ↑ http ://www. poya2000. ch/body_piemontaise. shtml
- ↑ Chaire de recherche du Canada en interactions société - environnement naturel dans l'Empire romain
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- ↑ a b DAGRIS
- ↑ a b sahara néolithique - peuls
- ↑ DAGRIS
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- ↑ (es) http ://www. cetnotorolidia. es/opencms_wf/opencms/toro_de_lidia/origen_e_historia/index. html
- ↑ DAGRIS
- ↑ DAGRIS
- Revue de paléontologie de Genève, décembre 2005, Vol. spéc. 10, 259 à 269. Répertorie une grande variété de cornages différents sur les peintures rupestres du Paléolithique.
- Henri Lhote, L'extraordinaire aventure des Peuls. L'auteur est un spécialiste des peintures rupestres de bovins du Sahara.
- Aline Durand et Philippe Leveau, Les agricultures de la France méditerranéenne et le peuplement des campagnes à la fin de l'Antiquité et le haut Moyen-Âge. L'apport des travaux archéologiques et de sciences de l'environnement durant les 20 dernières années, 2004.
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